C’est avec une certaine appréhension que le Curling Club de Lyon a débarqué à Marseille. Sa dernière apparition à Valence était une catastrophe absolue, et depuis, aucune pierre n’a été touchée faute de patinoire… A la réflexion, ce n’était peut-être pas plus mal : après 4 mois de disette, on redécouvrait au Palais Omnisports de Marseille Grand-Est une vrai glace, une vraie glisse avec un vrai lâcher. Un régal beaucoup trop rare.
Ce 16 et 17 septembre, 22 équipes dont des suisses, des écossaises et une belle italienne se retrouvaient sur la glace marseillaise. L’équipe lyonnaise, composée de Guy et Marc était rejointe par Bruno du CC Nice, qui joue avec nous depuis quelque temps, et en dernière minute par Honza du CC de Marseille.
Le 1er match en matinée nous oppose aux suisses de Chiasso. La rencontre débute bien en volant les 2 premiers ends et s’équilibre ensuite, pour basculer en notre faveur au 7ème. Il y a bien quelques petites erreurs, mais globalement, les longueurs sont maîtrisées… Ca fait du bien.
Le 2ème match nous fait rencontrer Nice « Curl de la Lune ». Là encore, les débuts sont tonitruants : on profite assez vite des ratés adverses pour voler les 4 premiers ends et finir tranquillement… Avec 13 pierres, nous voilà en tête du groupe A : cela ne nous était jamais arrivé. L’objectif, qu’on avait pas osé se fixer au début, était déjà atteint.
Les bras commencent à faire mal quand il faut attaquer le 3ème de la journée, contre les Contamines Op’Traken, un gros morceau. La partie commence moins bien : Op’Traken vole les 2 premiers ends avant notre égalisation. Mais le skip des Contamines pèse sur la partie dans laquelle les lyonnais sont tous un peu plus fébriles, et marque les points essentiels. Les 2 ends marqués nous permettent de finir 3ème du groupe, et d’accéder au groupe final en 6ème position. Inespéré.
Le lendemain, on change de monde. Pour ce 4ème match, on joue les suisses d’Emmental Teamwork. Et là, c’est plus la même chanson : tout est précis, carré, sans trous… ce qui l’est un peu moins de notre côté. Au premier end, avec la dernière pierre, il était possible de marquer 1, mais la fenêtre de tir était tellement réduite qu’il a manqué un demi-centimètre… Résultat : 4 pierres pour l’adversaire. Durant cette partie, ce scénario s’est renouvelé 5 fois… On avait à la fois le sentiment de n’être pas loin, tout en reconnaissant la supériorité évidente des suisses. La lourdeur du score propulse nos adversaires en finale, et Lyon à la 10ème place.
Dernier match contre Viry Marrio. Ca devient compliqué : épaules et jambes répondent un peu moins bien. Notre place est une totale surprise, mais il nous semble que cette équipe de Viry est prenable. Mais ça commence pas trop bien : Viry vole les 2 premiers ends et étant autant maladroit que nous. Un joli coup de 4 dans le 3 end relance la partie qui se tend lors d’un incident de jeu, une pierre étant déviée par un balai lors d’un tir parisien. Nous revenons à égalité dans le 6ème. Au 8ème, la situation est compliquée : Viry mène de 1, il reste 3 pierres de part et d’autres à jouer et la maison est occupée par 3 pierres parisiennes. Honza et Guy placent idéalement leurs pierres sans reprendre le point pendant que Viry rate sa garde. A la dernière pierre, Guy manœuvre parfaitement pour donner une victoire qui fait vraiment plaisir.
C’est fini. Merci à Bruno, de Nice et à Honza, de Marseille, qui on tout deux été d’une régularité exemplaire et d’excellents et sympathiques coéquipiers. L’équipe est 8ème, une place rarement atteinte pour le club lyonnais depuis bien longtemps qui nous comble. Mais cela ne durera pas : nos acquis de cette compétition seront balayés par les mauvais gestes et postures prises lors des entraînements à Lyon sur une glace impropre au curling. En haut lieu et dans les clubs, on se plaint du faible niveau du curling français. Et pourtant, avec peu de moyens en somme, on pourrait bien mieux faire.
Pour la petite histoire, c’est les jeunes italiennes de Torino Draghette qui l’ont emporté devant les suisses d’Emmental Teamwork à l’extra-end. Suivent Genève Lully et Megève, la 1ère équipe française, qui est aussi notre équipe de France. Ce fut un grand week-end de curling, avec une organisation parfaite, où l’émotion était partout. Entre 2 pierres, on voyait sur les pistes d’à côté ces vestes bleues comme le ciel de Marseille où j’étais persuadé d’avoir aperçu fugitivement Alain et Didier balayer, comme il y a quelques mois à Valence. Mais je suis certain qu’ils étaient là, comme je suis certain qu’ils sont fiers de leur club.
A bientôt le Massilia Curling Club.